Certains films invitent au voyage de la Vie. À travers un scénario, des dialogues, des interprétations, nous amarrons pendant un instant à des ports inconnus, inédits, exotiques, étranges. L’occasion se présente alors de réfléchir sur soi et sur la relation que nous proposons à l’autre et à nous-même. Certains films laissent un sourire sur notre visage et invitent au partage. Cette rubrique pour partager avec vous les films qui me touchent, m’interrogent et m’interpellent. Ceux que je relie à ma pratique d’homo esperus.
Peur dévorer âme (titre originel « Tous les autres s’appellent Ali »)
L’intemporalité
Sorti dans les salles en 1974, ce film traite de sujets qui sont, aujourd’hui plus que jamais, d’une actualité édifiante. Certes les décors et la mode vestimentaire ont énormément évolués, mais les thèmes traités sont absolument intemporels. Rainer Werner Fassbinder raconte une rencontre atypique entre une femme allemande d’une soixantaine d’années et un très jeune travailleur immigré marocain. Leur amour surprenant les confronte au racisme, à la médisance et à l’exclusion. Un voyage au cœur de l’amour et de la réconciliation, mais aussi de la solitude et du déracinement, de l’intolérance et de la peur de l’autre.
La rencontre amoureuse
Une femme entre dans un café pour se mettre à l’abri de la pluie. Un groupe de travailleurs émigrés échange quelques mots à coté du comptoir et l’observe s’installer à une table. Elle, veuve depuis de nombreuses années, vit seule dans l’appartement qui a vu grandir ses trois enfants, aujourd’hui adultes. Lui, seul, vit dans une chambre avec cinq autres travailleurs émigrés, loin de sa famille et de sa patrie, de sa culture et de sa langue. Une danse rapproche les deux protagonistes qui ne font partie ni du même univers, ni de la même culture. S’ensuit une rencontre qui va défier les valeurs morales d’une société engoncée dans la méfiance, la peur de manquer, d’être envahie, que sais-je encore. Une femme de cet âge, un homme de cette condition, rien ne pouvait soupçonner ce qui va suivre. La bonté qui émane d’elle, son regard libre de préjugés vis-à-vis de l’étranger est une vraie source à laquelle il fait bon s’abreuver.
Le regard de l’autre
S’affranchir du regard de l’autre, oser suivre l’élan de votre cœur, répondre à la joie qui pulse dans votre corps permet de se rapprocher un peu plus de vous. Comme dans un système de vases communicants, ce rapprochement entraîne également un mouvement inverse, l’éloignement. Il y a toujours un prix à payer dans le changement. Paradoxalement, ce sont ceux qui nous « aiment » le plus qui tolèrent le moins notre évolution. Gare alors aux silences, aux portes qui claquent, aux remarques désobligeantes et bien d’autres comportements dont une liste exhaustive pourrait emplir un livre. N’attendez jamais le soutien de ceux qui vous entourent, compagnons de route, parents, enfants, amis. Changer déplaît surtout à ceux qui nous aiment. Vos alliés se trouvent souvent ailleurs.
Le défi de chaque relation de couple
Nos protagonistes n’échappent pas au sort que connaissent les relations de projet. L’absence de communication mène sans détour ni exception aux mal-entendus, à l’éloignement et aux incompréhensions. Faute d’eau, de lumière et d’air frais, aucune plante ne survit. Pour que votre relation de couple reste saine et verdoyante, outillez-vous de quelques règles d’hygiène relationnelle, arrosez de messages vivifiants et, surtout, pensez à nettoyer régulièrement les messages toxiques qui ne manqueront pas de s’enraciner.
Un message d’espoir
L’Amour n’attend pas, il n’a pas d’âge, ni de couleur. Vous lui tendez la main comme vous cueilleriez un fruit mur, sachant qu’il peut ne plus être là si vous repassez demain. La rencontre amoureuse est comme une invitation de la Vie à être présent. Présent à soi, à ce que notre cœur nous murmure, pour un jour ou pour une vie car, comme le dit Jacques Salomé, « nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un Amour ».